Vue de l'atelier de Josianne Poirier
Josianne Poirier, Vue d'atelier, 2021. Crédit photo: ENE / Jean-Sébastien Veilleux photographe.

Josianne Poirier

Auteur·e / Printemps 2021

Texte-témoin

par Amélie Giguère

Formée en études urbaines et en histoire de l’art, Josianne Poirier s’intéresse depuis quelques années aux dispositifs d’éclairage spectaculaires qui animent les espaces publics dans les villes. Dans sa thèse de doctorat, développée autour de l’analyse de trois cas montréalais – le plan Lumière du Quartier des spectacles, les projections vidéo Cité Mémoire et l’illumination du pont Jacques-Cartier –, elle déploie une réflexion critique sur la manière dont ces projets sont pensés dans le cadre de politiques culturelles et sur les promesses de médiation et de rayonnement en tout genre qui les accompagnent.

C’est donc à l’extérieur de la ville, dans un tout autre environnement sonore et visuel, que la chercheuse a renoué avec son manuscrit. Son programme pour les deux mois à venir : mettre le point final à une version vulgarisée de sa recherche qu’elle publiera chez un éditeur indépendant. Pourquoi ce pas de côté vers un groupe élargi de lecteurs, en dehors du cercle restreint du monde académique? Notamment parce que l’aménagement du territoire ainsi que la place et le rôle accordés à l’art et à la culture dans celui-ci sont l’affaire de tous, croit l’auteure. Bien humblement, elle souhaite participer à la discussion publique sur cette question.

L’exercice de réécriture de la thèse, d’une matière déjà tant triturée et désormais organisée en trois chapitres bien tassés, s’est révélé stimulant. Car oui, il y a beaucoup de plaisir à approcher un nouveau type d’écriture, qui vise à préserver la substance des idées tout en se libérant des conventions du texte scientifique. Plaisir aussi de dialoguer avec une éditrice bien ferrée qui en a lu d’autres et qui pousse la chercheuse à assumer ses observations critiques. Enfin, grand bonheur de partager, pendant quelques semaines, la vie intime de trois artistes, lui confirmant qu’il est peut-être temps de les retrouver, les artistes. Temps de s’éloigner des firmes de design et des institutions pour remettre sa plume au service d’une réflexion au plus près du travail de l’art.

Biographie

Josianne Poirier détient une maîtrise en études urbaines et un doctorat en histoire de l’art. Ses recherches abordent principalement les pratiques artistiques dans les espaces publics et les politiques culturelles municipales. Portant sur la fantasmagorie des lumières de la ville, sa thèse a remporté le prix Jean-Pierre-Collin 2018 du réseau Villes Régions Monde. Elle est chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal et agit comme spécialiste pour la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du gouvernement du Québec. Présentement, elle amorce un nouveau chantier de réflexion autour des formes actuelles de la critique institutionnelle au Québec.