Charlotte Jacob-Maguire

Comme on pourrait s’y attendre de la part d’une autrice, les livres occupent avant tout l’atelier de l’autrice Charlotte Jacob-Maguire. Certains sont mis en évidence, parmi lesquels des ouvrages d’Amanda Cachia, d’Alison Kafer et d’Aimi Hamraie portant sur le capacitisme et le temps handicapé. On est plus étonné de voir, au mur, plusieurs collages qu’elle a réalisés côtoyer ceux d’autres résident·e·s de l’été, et qui témoignent de ses multiples aptitudes.

Durant sa résidence, Charlotte a travaillé à un article sur deux artistes en situation de handicap, Chloé Lum et Po B. K. Lomami. Nouvelle venue dans le domaine de l’écriture sur l’art — son premier article a été publié au début de la pandémie —, elle entend bien poursuivre sa réflexion sur les artistes handicapé·e·s pour mettre leur présence à l’avant-plan.

Chercheuse formée en histoire de l’art et en anthropologie, son analyse s’inscrit à l’intersection de l’anthropologie matérielle, visuelle et muséale et des études critiques sur le handicap. Elle a notamment écrit des textes sur le biopouvoir tel qu’il est représenté par les artistes Salima Punjani et Carolyn Lazard, ainsi que sur la notion de « futurité » (le futur imaginé à l’heure actuelle aurait une influence sur son devenir). Selon elle, les œuvres créent des liens entre les personnes et les choses lorsque l’identité est vue dans une perspective dynamique, comme une construction en constante évolution au sein de la collectivité.

Activiste, Charlotte est membre d’un comité sur le handicap et contre le capacitisme d’un parti municipal montréalais. Son désir de transformation du monde s’exprime aussi dans son travail au Musée d’art contemporain de Montréal, où elle est conseillère à la diversité capacitaire et à l’accessibilité. Elle joint ainsi la théorie à la pratique, dans une démarche dialectique.