Mariane Tremblay

2019
Éditeur : Est-Nord-Est, résidence d'artistes
Année : 2019
Pages : n.p.
Langue : Français / Anglais
Auteur·e : Emmanuelle Choquette

Artiste et auteur·e

Mariane Tremblay

La pratique de Mariane Tremblay prend autant de formes que de chemins possibles pour réfléchir aux relations de l’humain avec son environnement, qu’il soit de l’ordre de la nature, du bâti, de l’organique ou du relationnel. Son approche ouverte et intuitive accorde une grande place à la découverte, aux coïncidences et aux associations fortuites. Le principe qui guide son travail est celui de la sérendipité, soit la capacité à prêter une attention sensible à l’inattendu et à en faire l’objet d’une recherche.

Au cours de sa résidence, Mariane Tremblay a développé un corpus multidisciplinaire pour son projet Surgissements du noir en adoptant une méthode emblématique de sa démarche générale. L’artiste a exploré la notion du trou noir, dans ses considérations certes scientifiques, mais surtout symboliques, par le biais de la photographie, du collage, de l’assemblage et du dessin. Chaque pièce recèle d’abord une trouvaille : un poids en forme de pomme de pin provenant d’une horloge à coucou, une collection de trèfles à quatre feuilles et autres éléments rencontrés dans la nature. Les œuvres témoignent du « principe que de l’obscurité, tout peut apparaître » [1], concept rendu avec une théâtralité équivoque par les jeux de clair-obscur et de contraste entre dureté et fragilité des matériaux.

De cet ensemble fait partie un grand dessin mettant en scène une structure énigmatique qui s’élève au milieu d’une forêt de conifères. Cette architecture s’inspire de celle d’un observatoire dont le point de mire semble vaste et étendu, imprécis. Cette pièce achève de tisser la trame narrative entre les œuvres pour créer une ambiance qui nous projette du côté de l’imaginaire. C’est que Mariane Tremblay nous invite beaucoup plus qu’à la seule observation de phénomènes ; elle convoque un arrêt dans le temps pour tendre vers un réenchantement du monde, qui demeurera impossible si l’on ne s’exerce pas à accueillir l’inopiné.

  1. Tiré du texte de présentation de l’exposition Surgissements du noir, présentée à Atoll art actuel, à Victoriaville, du 6 septembre au 18 octobre 2019.