Éditeur : Est-Nord-Est, résidence d'artistes
Année : 2018
Pages : n.p.
Langue : Français / Anglais
Auteur·e : Emmanuelle Choquette

Artiste et auteur·e

Jim Holyoak

La pratique de Jim Holyoak prend racine dans une conversation constante avec son environnement. Sans jamais s’imposer comme une autorité, il écoute, attentivement et avec empathie. Sa foisonnante production qui allie dessin et écriture fait apparaître un monde où la nature s’entremêle à ce que l’humain bâtit, où les différents règnes cohabitent sans hiérarchie. L’univers qu’il compose accumule et superpose les temps et les espaces de manière à créer une ambiance où le fantastique ouvre une autre perspective sur le réel.

Le monde fascinant qui s’est déployé dans l’atelier de Jim Holyoak durant sa résidence oscille entre l’échelle monumentale des deux dessins The Who’s Haunts créés en collaboration avec Matt Shane (destinés à être exposés à la Manif d’art 9 de Québec) et la relation intime qui peut s’établir avec des œuvres de format carte postale ou des cahiers. Les projets qui l’ont occupé témoignent de son intérêt pour la matérialité du dessin dans l’espace, soulevant l’idée qu’il est impossible, dans ses installations ou ses publications, d’embrasser l’image ou le récit dans sa totalité, d’un seul regard. Ce mouvement, un va-et-vient entre les perspectives immersives et rapprochées, inscrit l’artiste autant que le spectateur dans un corps à corps avec l’œuvre. Tantôt on se trouve immergé dans sa grandeur enveloppante, tantôt on la découvre dans la paume de nos mains, en tournant les pages d’un livre.

Ce n’est jamais sans un certain vertige que l’on observe ces images qui, peuplées de figures étranges et parfois monstrueuses, donnent forme à l’inconnu souvent angoissant. Pourtant, l’artiste parvient toujours à nous intriguer, suffisamment pour que l’on souhaite apprivoiser ces formes et voir plus loin. Ainsi, ses œuvres convoquent notre imaginaire dans l’espoir d’aiguiser notre conscience du monde qui nous entoure, où l’on gagnerait à valoriser la nature pour ce qu’elle est et non en fonction de son potentiel d’appropriation par l’humain. Par ses récits imagés, c’est finalement de coexistence et de circonstances que Jim Holyoak nous parle avec bienveillance.