Baptiste César

2019
Éditeur : Est-Nord-Est, résidence d'artistes
Année : 2019
Pages : n.p.
Langue : Français / Anglais
Auteur·e : Emmanuelle Choquette

Artiste et auteur·e

Baptiste César

Pour Baptiste César, l’idée surgit de l’immersion de l’artiste dans un contexte donné. Sensible aux paysages et aux personnes qui les habitent, il entreprend d’abord d’explorer les environs : déambulation, observation, glanage et rencontres nourrissent une pratique multidisciplinaire qui s’exprime par le dessin, la sculpture, l’écriture, l’installation et la performance. Au gré de sa recherche, il découvre les matériaux, les équipements et les expertises à partir desquels il concevra un projet en relation avec le site qui l’accueille. C’est donc bien au-delà de l’objet ouvré que se situent les projets de l’artiste, alors que son approche convoque un échange sincère avec la communauté.

Dans le cadre de sa résidence, Baptiste César s’est engagé dans un ambitieux projet de sculpture flottante prenant la forme d’un radeau au milieu duquel s’élève un arbre. Pour produire sa pièce, l’artiste a eu recours à des matériaux récupérés qu’il a travaillés de manière à les réhabiliter. Sablage, polissage, vernissage ont mené à la création d’une marqueterie qui forme la base du radeau, à partir de bois de grange et d’autres essences recyclées. L’arbre qui prend racine en son centre est fait d’un assemblage d’anciens piquets de clôture. Dans une figure à la fois schématisée et organique, le bois ayant servi d’élément du bâti reprend, avec un décalage, sa forme originelle. Par l’amalgame de techniques artisanales et de procédés machinés, l’artiste témoigne de la particularité de son contexte d’accueil, où tradition et art contemporain s’influencent réciproquement.

Cette métaphore d’un retour à une condition naturelle initiale fait écho aux principes d’une économie circulaire où la réutilisation et la revalorisation servent de moteur de changement. En reprenant des fragments typiques d’une architecture locale rurale, le projet de Baptiste César s’inscrit dans le paysage et en propose une lecture poétique. Alors qu’elle sera finalement mise à l’eau, l’embarcation dérivera selon un trajet incertain, soumise à la puissance des marées ; une image évoquant peut-être l’emprise inévitable des éléments sur les constructions humaines.