Adrien Lefebvre

2020
Éditeur : Est-Nord-Est, résidence d'artistes
Année : 2020
Pages : n.p.
Langue : Français / Anglais
Auteur·e : Catherine Barnabé

Artiste et auteur·e

Adrien Lefebvre

Adrien Lefebvre est sensible aux paysages sonores qu’il habite, qu’il traverse, que ceux-ci soient naturels ou bâtis. Son intérêt pour la composition sonore se déploie grâce à divers dispositifs et formes, toujours avec une attention précise portée à l’architecture des sons, c’est-à-dire aux interrelations générées par leur coprésence. Il enregistre les sons entendus autant qu’il en produit – sa posture n’est donc pas celle d’une écoute passive ; il engage un réel dialogue avec l’environnement qui l’entoure, et ce, sans se limiter à un type de matériaux ou de phénomènes. Les sons captés sont pour la plupart retravaillés et recomposés afin de reprendre forme lors de performances ou dans le contexte d’une installation.

Durant son séjour, Lefebvre a récupéré plusieurs haut-parleurs hi-fi et les a déconstruits afin de créer une installation in situ qui est en dialogue non seulement avec l’espace physique de son atelier, mais également à l’environnement sonore du lieu. Au fil des jours, il a enregistré les sons d’Est-Nord-Est : les passages des gens dans le corridor, les artistes au travail, les gestes du quotidien. Il a fabriqué un cube à partir des éléments des caisses de son dans lequel les visiteurs peuvent insérer la tête pour se plonger dans une ambiance sonore recomposée. D’autres enceintes complètent l’installation et émettent les sons des espaces de vie, mais à l’échelle de son studio.

Ses recherches actuelles portent également sur des façons d’automatiser des instruments à vent pour composer un orchestre autonome de huit trompettes et cors. Il se penche sur un moyen de recréer le souffle humain, en reproduisant avec exactitude sa puissance et ses temps d’arrêt. Lefebvre travaille aussi avec de vieux objets augmentés de latex de manière à en capter les vibrations. Il enregistre les sons émis en les manipulant afin de créer une banque à réutiliser ultérieurement. Lefebvre transforme des éléments concrets en abstractions sonores, en travaillant autant avec la matière qu’avec son immatérialité il révèle certains possibles que peut générer leur rencontre tout autant que l’espace qui existe entre les choses.