Dans l’atelier de Nichol Marsch, les perles sont soigneusement rangées dans des contenants qui les classent non seulement par couleur, mais aussi par matériau – plastique ou verre, par exemple – ou par texture. Pour l’œil ou la main néophyte, toutes les perles se ressemblent, mais pour le toucher et le regard habitués de Marsch, chacune possède des caractéristiques distinctes qui la rendent unique.
La pratique de Marsch à Est-Nord-Est tourne autour d’une série d’autoportraits qui prennent diverses formes. En travaillant à partir d’exemples historiques de perlage chez les communautés métisses, mais aussi dans d’autres cultures, elle se concentre sur la manière dont les artisan·e·s structurent les fleurs et les motifs floraux en construisant leurs propres modèles. Elle dessine d’abord l’image souhaitée à la main et perle ensuite méticuleusement l’œuvre en réalisant une série de gestes répétitifs qui remontent à plusieurs générations. Ce travail est intime à bien des égards, de la production de chacune des pièces qui exige des heures de travail, jusqu’aux codes et aux symboles intégrés dans le choix de la flore, leur disposition et les autres éléments qui créent des points d’accès significatifs pour elle et pour les autres personnes qui en détiennent les clés. En travaillant à différentes échelles, de l’objet portatif et maniable qui peut être porté à des formats d’images qui s’accrochent au mur, elle propose aussi différentes manières de rencontrer l’œuvre.
Dans l’atelier de Marsch, il y a aussi une chaise de bois sur laquelle elle travaille pour une série en cours intitulée Creation (2019-), un autoportrait qui reflète son héritage. Selon son site web, la première œuvre de cette série explorait « l’apprentissage des récits de création autochtones à travers les cadres institutionnels plutôt que les systèmes de connaissance traditionnels ». Dans une exploration de ses origines écossaises, chacune des parties du meuble est réalisée selon les dimensions de son corps. Elle tissera le segment arrière de la chaise lors de son retour à Winnipeg. L’artiste poursuit ce qu’elle a entrepris lors de sa résidence et son travail évolue avec elle, il témoigne du processus incarné qu’elle adopte en continu.
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