Floryan Varennes

2023
Éditeur : Est-Nord-Est, résidence d'artistes
Lieu : Saint-Jean-Port-Joli
Année : 2023
Langue : Français / Anglais
Auteur·e : Edith Brunette

Artiste et auteur·e

Floryan Varennes
C’est avec un désir de pause que Floryan Varennes a choisi d’aborder sa résidence à Est-Nord-Est. Profitant de la liberté offerte aux résident·e·s par le centre, l’artiste a voulu réfléchir aux dix années de pratique qu’il a déjà cumulées pour mieux envisager celles qui viennent. C’était, dit-il, la première fois qu’une résidence lui permettait de prendre un temps d’arrêt dans le tumulte de la production, un privilège qu’il a beaucoup apprécié. Sur un mur de son studio, on trouve un vaste collage d’images et d’articles découpés dans des magazines, de mots en gros caractères et de plantes sauvages séchées : autant d’éléments faisant partie de l’exercice de cartographie auquel il s’est prêté. Les plantes et l’herboristerie occupent une place importante dans son travail. Elles s’inscrivent dans une recherche soutenue sur l’histoire des marges et les marges de l’histoire, et dans l’envie qu’a l’artiste de panser le présent, d’en prendre soin. Avec le recul que lui a donné son séjour aux abords du fleuve, Floryan Varennes a compris que les différents morceaux de sa pratique convergent vers les sujets du corps et de la résistance, et leurs traces dans nos imaginaires. Ce corps, entravé ou résistant, apparaît en creux dans son travail dans des sculptures que l’on pourrait qualifier d’ortho-prothèses. Dans le vocabulaire de Paul B. Préciado, que l’artiste affectionne, on pourrait aussi parler de somathèque, des extensions technologiques du corps. Dans ces objets fabriqués par l’artiste avec des matériaux comme le verre, le plexiglas ou le cuir, Floryan Varennes intègre des éléments empruntés au passé (armures, civières) pour proposer des formes qui évoquent à la fois le Moyen-Âge, le techno-futurisme de la science-fiction, et l’univers médical. En inscrivant ces objets dans une ligne du temps qui traverse le passé et le futur, et en s’appropriant des fragments de pratiques gravitant à la fois autour de la douleur et autour de la régénération, l’artiste évoque, dit-il, une histoire de nos rapports sociaux à la violence.