a forêt n’a jamais autant été invoquée que maintenant. De refuge convoité par les gens de la ville en mal d’air, elle est le sujet de reportages la découvrant de par le monde ou célébrant l’essence de ses arbres. Nommer autrement cette ressource qui se fait exploiter, puis tant bien que mal protéger, s’impose désormais. Pour d’autres, de traditions non-occidentales, qui en font leur milieu de vie, les forêts sont dotées d’une capacité de penser.
Dans les souvenirs d’enfance d’Andréanne Godin, la forêt se meut en espace psychique que sa pratique artistique revisite sensiblement; la présente exposition en est l’expression aboutie offerte en partage. Sur mesure déployée pour deux des salles d’AXENÉO7, l’installation propose une déambulation nocturne dans une forêt composite, née de fragments glanés par l’artiste en résidence dans le Vermont et en Finlande puis dans son Abitibi natal. La vie comme la mort rôdent dans ce paysage inventé dont l’expérience concrète s’évapore dans un continuum d’impressions suggérées par les pigments de majestueux dessins, en bleu de Prusse et en brun Van Dyke. Alors que des lumières rehaussent subtilement les nuances chromatiques, chacun des pas se fait l’écho d’une quête existentielle aux repères (in)discernables.
— Marie-Ève Charron, commissaire (Site web de l'éditeur)
Disponible en format papier seulement.