Essayiste, chercheure et critique d’art établie à Montréal, Louise Boisclair s’intéresse à l’expérience esthétique, immersive, interactive et climatique. Poursuivant sa recherche intitulée « Art et milieu, écologie et climat », elle s’est proposé, dans le cadre de la résidence de printemps à Est-Nord-Est, d’explorer les effets d’une immersion dans un nouvel environnement. Sortir de la ville, s’immerser dans un milieu naturel habité de la présence imposante du fleuve, fréquenter des artistes et des auteurs, expérimenter la connaissance du corps en interaction avec divers projets. Au cœur de cette rencontre avec le milieu, enrichir son vocabulaire des couleurs, du vent, des nuages ou de l’eau qu’on y trouve et ouvrir son œuvre à celles de la région pour laisser émerger de nouveaux possibles, créer de nouvelles images qui évoquent les ressentis et les enjeux climatiques. De l’interrogation sur ces stimuli et la manière dont ils permettent d’appréhender à la fois le milieu et l’art, une question a surgi : comment le mouvement de la nature peut-il se distiller dans le mouvement de l’écriture ?
Pour nourrir cette réflexion, le temps passé à la résidence s’est organisé autour d’exercices d’écriture ponctués de séances de taïchi quotidiennes, de promenades à vélo et à pied, au village et près du fleuve, de mandalas révélateurs. Car le corps doit se mettre en mouvement dans l’espace, dans la géographie vivante. Pour activer le processus de la création, il faut, comme l’auteure le dit, marcher les mots, pédaler les phrases, dessiner les paragraphes, enchaîner les pages… Elle croit aussi que le milieu amène à développer un nouveau mode d’expression qui passe par là où on est stimulé, troublé, déstabilisé, enchanté. L’écriture, malgré de beaux mots, de belles phrases, sans supplément d’âme, ce n’est rien, conclut-elle.
Expérimenter l’art est un mode d’existence et écrire une technique de re-création et de partage. Électron libre, je cherche, je trouve et je transmets ! Chercheure, critique d’art et essayiste, Louise Boisclair vit à Montréal, QC. Membre de l’AICA et d’Archée. Intéressée par l’expérience esthétique, elle poursuit actuellement une nouvelle recherche entre Art et Milieu, Écologie et Climat. Ph.D. interdisciplinaire en sémiologie de l’UQAM, elle a prononcé plusieurs conférences, publié de nombreux articles et chapitres de livre et, en 2015, L’installation interactive, PUQ, coll. « Esthétique ». À paraître, son prochain livre De l’expérience immersive et interactive, entre affect et émotion, à l’événement esthétique.
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